Une centaine de Martiniquais résidant dans l'île ou en métropole ont lancé mercredi un appel en faveur d'un "indispensable sursaut", sans lequel, selon eux, "la Martinique risque de n'être plus qu'une vaste zone commerciale, dans un espace d'affrontements et de violences de toute nature".Signé par des personnalités de tous horizons, ce manifeste est apparu nécessaire après "l'affaire Accor" (novembre 2002) qui a produit un "choc dans la communauté martiniquaise de l'île comme de l'Hexagone", a expliqué l'ancien député de Mayotte, Henry Jean-Baptiste, originaire de Martinique, lors d'un point de presse.Dans une lettre adressée à l'Elysée et rendue publique début novembre, le coprésident d'Accor Gérard Pélisson avait indiqué que son groupe envisageait de se retirer des Antilles en raison d'un "climat social détestable".La présentation d'une image dégradée des Antilles est ressentie comme "injuste par tous ceux qui aiment leur île", a expliqué M. Jean-Baptiste. "Comme si la France n'était perçue qu'à travers le prisme de la crise de l'agriculture", a ajouté Arthur Haustant, directeur de l'hôpital Tenon."Nous sommes très concernés par l'image que la Martinique renvoie au monde et nous voulons peser sur le cours des choses", a poursuivi Georges Dorion, président du Centre d'action sociale pour les originaires d'Outre-mer (CASOM).Parmi les autres signataires figurent Claude Valentin-Marie, directeur du Groupe d'étude et de lutte contre les discriminations, Jerry Sainte-Rose, avocat général à la Cour de cassation, Guy Ovide Etienne, président de l'Office de développement de l'agriculture dans les DOM.Evoquant la situation "préoccupante" de l'île (déclin de l'agriculture, crise du Tourisme, chômage...), ils réclament "un choix de société clair": "plutôt que de favoriser encore la consommation et l'assistanat, optons pour la construction d'une Martinique nouvelle, qui place le travail au centre des moyens d'épanouissement de chacun et de chacune"."Ni relique, ni danseuses, ni confettis", résume le texte qui conclut avec le souci de "faire cohabiter harmonieusement les cultures et les civilisations". |