Voici pour vous et rien que pour vous (j'ai presque tout tapé) le contenu de la feuille (tel quel, j'ai fait attention à tous les détails) sur laquelle notre lycée nous a proposé la bac blan de philo le samedi matin 8 février 2003:
Le candidat traitera, à son choix, l'un des trois sujets suivants proposés pour cet examen blanc : SERIE ES
1er SUJET
Pourquoi les temps passés suscitent-ils encore les passions ?
2ème SUJET
Quel contenu donneriez-vous à ce projet « conquérir l'espace « ?
3ème SUJET
Expliquez le texte suivant :
Les particuliers ont beau aller et venir, il semble que la philosophie ne voyage point ; aussi celle de chaque peuple est-elle peu propre pour une autre. La cause de ceci est manifeste, au moins pour les contrées éloignées : il n'y a guère que quatre sortes d'hommes qui fassent des Voyages de longs cours, les marins, les marchands, les soldats et les missionnaires. Or, on ne doit s'attendre à ce que les trois premières classes fournissent de bons observateurs ; et quant à ceux de la quatrième, occupés de la vocation sublime qui les appelle, quand ils ne seraient pas sujets à des préjugés d'état comme tous les autres, on doit croire qu'ils ne se livreraient pas volontiers à des recherches qui paraissent de pure curiosité, et qui les détourneraient des travaux plus importants ausquells ils se destinent. D'ailleurs, pour prêcher utilement l'Evangile, il ne faut que du zèle, et Dieu donne le reste ; mais pour étudier les hommes, il faut des talents que Dieu ne s'engage à donner à personne, et qui ne sont pas toujours le partage des saints. On n'ouvre pas un livre de voyage ou l'on ne trouve des descriptions de caractères et de moeurs : mais on n'est tout étonné d'y voir que ces gens qui ont tant décrit de choses, n'ont dit que ce que chacun savait déjà, n'ont su apercevoir, à l'autre bout du monde, que ce qu'il n'eut tenu qu'à eux de remarquer sans sortir de leur rue, et que ces traits vrais qui distinguent les nations et qui frappent les yeux faits pour voir, ont presque toujours échappé aux leurs. De là est venu ce bel adage de morale, si rebattu par la tourbe philosophesque : « Que les hommes sont partout les mêmes » ; n'ayant partout les mêmes passions et les mêmes vices, il est assez inutile de chercher à caractériser les différents peuples; ce qui est à peu près aussi bien raisonné que si l'ont disait qu'on ne saurait distinguer Pierre d'avec Jacques, parce qu'ils ont tous deux un nez, une bouche et des yeux.
Ne verra-t-on jamais renaître ces temps heureux (...) ou les Platon, les Thalès et les Pythagore «pris d'un ardent désir de savoir, entreprenaient les plus grands Voyages uniquement pour s'instruire, et allaient au loin secouer le joug des préjugés nationaux, apprendre à connaître les hommes par leurs conformités et par leurs différences, et acquérir ces connaissances universelles qui ne sont point celles d'un siècle ou d'un pays exclusivement, mais qui étant de tous les temps et de tous les lieux, sont pour ainsi dire la science commune des sages ?
[align=center:43c186b80e]ROUSSEAU[/align:43c186b80e]
La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
Vous me comprenez si je vous dis que j'étais nerveux dès la première heure, en plus du stress (enfin pas trop non plus) d'une épreuve de bac blanc ??? |